Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 6.djvu/192

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garçon ; mais elle ne pouvait pas lire, pour lui, au delà ; elle était incapable de lui conseiller ce qu’il devait faire.

Il se tenait ainsi entre les deux femmes, qui l’aimaient, mais qui ne pouvaient l’aider à marcher, sinon en marchant avec lui ; elles étaient prêtes à l’accompagner, où qu’il allât ; mais elles ne pouvaient ou ne voulaient pas lui dire : — « C’est là ! » Elles attendaient qu’il le leur dît. Il le trouvait juste. Il était l’homme. Mais vouloir pour elles deux et pour lui ne simplifiait point le problème. Chacun des trois avait sa loi. Comment trouver le bel accord de trois notes, qui réalisât leur pleine harmonie ?

En attendant que l’intelligence le découvrît, l’instinct plus sage et plus sensible les y acheminait. L’échange secret de leurs natures communiquait à Marc, par Assia la brûlante sève, l’élan d’agir, — par Annette le calme du front, qui tient l’écluse de l’action. Et aux deux femmes, il offrait le point ferme, l’arbre auquel accrocher leur vigne. Il les mariait.