Page:Rolland - La Révolte des machines.djvu/35

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Au fond du tableau se projettent les idées de vengeance et de destruction qu’il a en tête.

Alors, le cortège reprend son défilé, grave, compassé, au pas de l’oie, — d’autant plus solennel qu’il a été vexé. Mais ce n’est pas sans jeter, à droite, à gauche, des regards soupçonneux sur les machines qui, saintes nitouches, ont repris leur air innocent, mais ont, de temps en temps, un petit frémissement étouffé, qui fait se retourner l’assistance.

Le cortège sort par la grande porte du Hall, qui se vide rapidement. Au moment où la porte se referme sur les derniers visiteurs, dans le crépuscule qui tombe, un frémissement général parcourt toutes les machines, d’un bout à l’autre du Palais vide. Un instant, seulement. Les gardes, restés aux portes, qui se retournent au bruit, ne voient rien d’anormal. Les machines sont rentrées dans l’immobilité. Silence.

POINT DE VUE du spectateur : du fond de la salle, de la scène maintenant déserte, — de façon à embrasser, une dernière fois, l’ensemble du Hall et des machines, et, à l’autre bout, la foule qui sort par la grande porte du milieu.

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