Page:Rolland - La Révolte des machines.djvu/72

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C’est le soir d’un beau jour d’été. Un cycle de travaux s’achève par des réjouissances rustiques. Au coucher du soleil, les chariots chargés de foin rentrent au village, au milieu des danses et des chants. Les hommes et les femmes sont enguirlandés de fleurs et d’épis : ce qui va plus ou moins à leur genre de beauté. On reconnaît parmi eux les mondains et les officiels du premier tableau. Des rondes s’organisent.

Le Président, plus rustique que nature, avec un calot d’armaillis sur l’occiput, est hissé sur la plus haute meule. Il y fait un discours, qui est la contrepartie de celui du commencement. Les mêmes images, tout à l’heure bafouées, sont maintenant exaltées. Et, comme tout à l’heure, on voit ces images se projeter sur un écran :

1. L’HUMANITÉ, MESSIEURS, A ATTEINT LE FAÎTE DE LUMIÈRE…

2. QUEL CONTRASTE, MESSIEURS !… HIER… DE MALHEUREUX ÊTRES, ASSERVIS AUX LOIS D’AIRAIN DE LA BARBARIE SCIENTIFIQUE, DE LA CIVILISATION DES MACHINES…

(Au seul nom de « Machines », se soulève l’indignation horrifiée de l’assistance. Le plus vio-

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