Page:Rolland - Mahatma Gandhi.djvu/89

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mique. C’est ce que Gandhi appelle le Swadeshi. (Ou plutôt, c’est parmi les divers sens du mot, le plus immédiat et le plus pratique).

Évidemment, il fallait que l’Inde apprît à se priver de beaucoup de satisfactions matérielles, qu’elle acceptât sans plaintes bien des incommodités. Salubre discipline. Hygiène nécessaire. La santé de la race y trouverait son avantage, autant que la loi morale. Il fallait, avant tout, arracher de l’Inde « la malédiction de la boisson », former des groupes de tempérance, boycotter les vins, décider les vendeurs à renoncer à leurs patentes[1]. L’Inde comprit l’appel du Mahatma. Une vague de tempérance passa sur le pays ; et il fallut que Gandhi s’interposât, pour empêcher que la foule ne fermât de force et ne saccageât les magasins. Car « il n’est pas permis de rendre les gens purs, par force ».

Mais s’il était relativement facile de renon-

  1. 28 avril 1920, 8 juin, 1er septembre 1921. Dans sa Lettre aux Parsis, qui sont grands commerçants, Gandhi les adjure de fermer leurs magasins de boissons (23 mars 1921). Dans sa Lettre aux modérés (8 juin 1921), il leur demande même s’ils ne sont pas d’accord avec lui pour le reste du programme, d’appuyer ses efforts sur ce point. En même temps que les boissons, Il combat le commerce des drugs, des stupéfiants, les fumeries d’opium.