Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/105

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chaîné ne s’arrêterait plus qu’il ne l’eût dévorée.

Et Luce dit :

— C’est juste.

Car, sans qu’elle s’en doutât, elle suivait la pensée de Pierre. Pierre tressaillit de l’écho :

— Oui, c’est juste, dit-il, juste, tout ce qui arrive. Ce monde était trop vieux, il devait, il doit mourir.

Et Luce, baissant la tête, tristement résignée, redit :

— Oui.

Graves figures d’enfants, penchées sous le Destin, et dont le jeune front, froissé par le souci, portait ces pensées désolées !…

L’ombre montait dans la chambre. Il ne faisait pas très chaud. Luce, les mains gla-