Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/133

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Le lendemain, Pierre, malgré son inattention polie, remarqua vaguement, à vrai dire non pas sur-le-champ, mais après réflexion, le ton affectueux de son frère avec lui. Et, s’éveillant à demi, il lui vit ses bons yeux qu’il ne lui connaissait plus. Philippe le regardait si clairement que Pierre eut l’impression que ce regard le scrutait ; et il se hâta maladroitement de pousser le volet sur son secret. Mais Philippe sourit, se leva, et lui mettant la main sur l’épaule, lui proposa de faire un tour de promenade. Il ne put résister à la confiance nouvelle qui lui était rendue ; et ils allèrent ensemble, au Luxembourg voisin. Le grand frère avait laissé sa main appuyée sur l’épaule du cadet ; et lui, se sentait fier de l’union rétablie. Sa langue s’était déliée. Ils parlaient avec animation