Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’être aimé. Et tous deux, ils se mirent à trembler.

— Rentrons ! dit Luce, envahie par une terreur sacrée.

Elle l’entraîna.

— Luce, tu ne me laisseras pas m’en aller de cette vie, avant… ?

— Ô Dieu ! dit Luce, en lui serrant le bras, cette pensée serait pire que la mort !

— Mon amour ! dirent-ils.

Ils s’étaient de nouveau arrêtés.

— Quand serai-je à toi ? dit Pierre.

(Il n’eût pas osé demander : « Quand seras-tu à moi ? »)

Luce le remarqua, et elle en fut touchée.

— Adoré, lui dit-elle… Bientôt ! Ne nous presse pas ! Tu ne peux pas le vouloir plus que je ne le veux !… Restons encore ainsi,