Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/158

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templation ; et Luce, avec des yeux rassérénés, revit la douceur du ciel, des arbres renaissants et du souffle des fleurs.

— Comme c’est beau ! dit-elle.

Elle pensait :

— Pourquoi les choses sont-elles si belles ? Et nous, si pauvres, si médiocres, si laids !… (Si ce n’est toi, mon amour, si ce n’est toi !…)

Elle regarda de nouveau Pierre :

— Eh ! que me font les autres ?

Et, avec le magnifique illogisme de l’amour, elle éclata de rire, se releva d’un bond, courut dans le bois, et cria :

— Attrape-moi !

Ils jouèrent comme des enfants, tout le reste du jour. Et quand ils furent bien las, ils revinrent, à petits pas, vers la vallée