Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

trument docile du pouvoir contre toute liberté qui ne fût pas officielle, elle mêlait ses prières, en toute pureté de cœur, aux vœux homicides que formaient pour la guerre, en chaque pays d’Europe, les prêtres catholiques, les pasteurs protestants, les rabbins et les popes, les feuilles et les gens bien pensants de ce temps. — Et tous deux, père et mère, adoraient leurs enfants, n’avaient, en vrais Français, que pour eux d’affection profonde, essentielle, leur eussent tout sacrifié, et, pour faire comme les autres, les sacrifiaient sans hésiter. À qui ? Au dieu inconnu. En tous temps, Abraham a mené Isaac au bûcher. Et sa glorieuse folie reste encore un exemple pour la pauvre humanité.

À ce foyer de famille, comme c’est le cas