Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/58

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— Luce !… On dit : « Mademoiselle ».

— Non.

— Non ?

(Il secoua la tête.)

— Vous n’êtes pas « Mademoiselle ». Vous êtes Luce, et je suis Pierre.

Ils se tenaient la main ; et, sans se regarder, les yeux dans le bleu tendre du ciel entre les branches des arbres dépouillés, ils se turent. Le flot de leurs pensées, par leurs mains, se mêlait.

Elle dit :

— L’autre soir, on avait peur tous deux.

— Oui, dit-il, c’était bon.

(Plus tard, seulement, ils sourirent d’avoir exprimé, chacun, ce que l’autre songeait.)

Elle arracha sa main et se leva soudain, en entendant l’horloge.