Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/99

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cloche, sont des oiseaux en cage, qui manquent de lumière ; et la lumière est venue, n’est-ce pas, Luce ?… Il demande, à son tour, à voir les photos de Luce. Elle montre une fillette de six ans, avec une grosse natte, qui serre dans bras un petit chien ; et en se revoyant, elle pense avec malice qu’elle n’aimait pas moins alors, ni très différemment ; tout ce qu’elle avait de cœur, elle le donnait déjà à son Pierre, à son chien : c’était à Pierre déjà, en attendant qu’il vînt. Elle montra aussi une jeune demoiselle de treize à quatorze ans, qui tortillait son cou avec des airs coquets et un peu prétentieux ; par bonheur, il y avait là, toujours, au coin des lèvres, le petit sourire malin, qui avait l’air de dire :

— Vous savez, je m’amuse ; je ne me prends pas au sérieux…