Page:Rolland - Vie de Beethoven.djvu/72

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ments. — Il lui fallut d’abord disputer le petit Charles à la mère indigne, qui voulait le lui enlever :

« O mon Dieu, écrit-il, mon rempart, ma défense, mon seul refuge ! tu lis dans les profondeurs de mon âme, et tu sais les douleurs que j’éprouve, lorsqu’il faut que je fasse souffrir ceux qui veulent me disputer mon Charles, mon trésor[1] ! Entends-moi, Être que je ne sais comment nommer, exauce l’ardente prière de la plus malheureuse de tes créatures ! »

« O Dieu ! À mon secours ! Tu me vois abandonné de l’humanité entière, parce que je ne veux pas pactiser avec l’injustice ! Exauce la prière que je te fais, au moins pour l’avenir, de vivre avec mon Charles !... O sort cruel, destin implacable ! Non, non, mon malheur ne finira jamais ! »

Puis ce neveu, si passionnément aimé, se

  1. « Je ne me venge jamais, écrit-il ailleurs à Mme Streicher. Quand je suis obligé d’agir contre d’autres hommes, je ne fais que le strict nécessaire pour me défendre, ou pour les empêcher de faire le mal. »