Page:Rolland - Vie de Tolstoï.djvu/27

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faire un voyage au Caucase m’a été inspirée d’en haut. La main de Dieu m’a guidé. Je ne cesse de l’en remercier. Je sens que je suis devenu meilleur ici, et je suis fermement persuadé que tout ce qui peut m’arriver ne sera que pour mon bien, puisque c’est Dieu lui-même qui l’a voulu…[1].

C’est le chant d’actions de grâces de la terre au printemps. Elle se couvre de fleurs. Tout est bien, tout est beau. En 1852, le génie de Tolstoï donne ses premières fleurs : Enfance, la Matinée d’un Seigneur, l’Incursion, Adolescence ; et il remercie l’Esprit de vie qui l’a fécondé[2].

  1. Lettre à sa tante Tatiana, janvier 1852.
  2. Un portrait de 1851 montre déjà le changement qui s’accomplit dans l’âme. La tête est levée, la physionomie s’est un peu éclaircie, les cavités des yeux sont moins sombres, les yeux gardent leur fixité sévère, et la bouche entr’ouverte, qu’ombre une moustache naissante, est morose ; il y a toujours quelque chose d’orgueilleux et de défiant, mais bien plus de jeunesse.