Page:Rolland Clerambault.djvu/30

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Clerambault venait de finir par une vision Schillerienne de la joie fraternelle promise à l’avenir. Maxime, bondissant d’enthousiasme malgré son ironie, en l’honneur de l’orateur avait ouvert un ban, et l’exécutait, à lui tout seul. Pauline s’inquiétait avec bruit si Agénor ne s’était pas échauffé, en parlant. Et Rosine, la silencieuse, dans l’agitation générale, posait furtivement ses lèvres sur la main de son père.

La servante apporta le courrier et les journaux du soir. Nul n’était pressé de les lire. Au sortir du rayonnant avenir, les nouvelles du jour retardaient. Maxime rompit pourtant la bande du grand journal bourgeois, parcourut d’un coup d’œil les quatre pages compassées, sauta aux dernières nouvelles et dit :

— Tiens ! C’est la guerre !

On ne l’écoutait pas. Clerambault se berçait aux dernières vibrations de ses paroles évanouies. Rosine était dans une extase tranquille. Seule, la mère, dont l’esprit, ne pouvant se fixer à rien, voletait en tous