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statue fut élevée dans les jardins du Vauxhall[1].

Il dut, au printemps de 1738, sentir, avec les forces qui lui revenaient, la confiance en l’avenir. L’horizon s’éclairait. Il était porté par de fidèles sympathies. Il renaissait à la vie. — On allait s’en apercevoir.

Le 23 juillet, il commençait Saul. Le 8 août, il en avait écrit deux actes. Le 27 septembre, l'œuvre était achevée. Le 7 octobre, il commençait Israël en Égypte. Le 28 octobre, l'œuvre était achevée. Chemin faisant, il lançait, le 4 octobre, chez l’éditeur Walsh, le premier recueil de ses Concertos pour orgue ; et le 7, il lui livrait ses 7 Trios, ou Sonates à deux parties avec basse, op. 5. — Pour qui connaît ces œuvres de joie, que dominent deux colosses, — les deux oratorios de victoire, — cette poussée surhumaine fait l’effet d’une force de la nature, d’une campagne qui fleurit, en une nuit de printemps.

Saul est un grand drame épique, surabondant et fougueux, où le comique et le tragique se mêlent. Israël est une épopée chorale, l’essai le

  1. Le Vauxhall était un beau jardin sur la Tamise, rendez-vous de la société de Londres. On y entendait, tous les soirs, sauf le dimanche, de la fin d’avril au commencement d’août, des concerts d’orchestre, de chant et d’orgue. L’entrepreneur des divertissements, Tyers, fit placer dans une niche de la grande grotte la statue de marbre blanc de Hændel par le sculpteur Roubiliac, — le même qui devait plus tard exécuter le monument de Hændel à Westminster.