Page:Rolland Handel.djvu/138

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son Choice of Hercules (le Choix d'Hercule)[1].

Peu de temps après, il fit un dernier voyage à Halle. Il se trouvait sur le sol de l'Allemagne, au moment où J.-S. Bach y mourait, le 28 juillet 1750. Peu s’en fallut qu’il n’y mourût, dans la même semaine, d’un accident de voiture[2].

Il se rétablit vite ; et, le 21 janvier 1751, quand il commença la partition de Jephta, il paraissait en pleine santé, malgré ses soixante-six ans. Il écrivit le premier acte, d'un trait, en treize jours. Après onze nouveaux jours, il était arrivé à l'avant-dernière scène du second acte. Ici, il dut s’interrompre. Déjà dans les pages qui précèdent, il n’avançait plus qu’avec peine ; son écriture, si claire et si sûre au commencement, s’empâte, se brouille et tremble[3]. Il avait entamé le chœur final de l'acte II : « Combien sombres, ô Seigneur, sont tes desseins ! » À peine a-t-il écrit le largo initial qu’il lui faut s’arrêter ; il marque :

« Suis arrivé jusqu'ici, le mercredi 13 février ;

  1. Écrit du 28 juin au 5 juillet 1750, et joue, le 1er mars 1751, à la suite de la Fête d’Alexandre, comme « un acte nouveau ajouté ».
  2. C’est une note du General Advertiser, à la date du 11 août 1750, qui nous apprend que Hændel s’était blessé très grièvement, entre La Haye et Amsterdam, mais qu’il était déjà hors de danger.
  3. Le fac-simile du manuscrit autographe a été publié par Chrysander, pour le second centenaire de Hændel, en 1885.