Page:Rolland Handel.djvu/143

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Breslau. Trois ans plus tard, en 1789, Mozart faisait des arrangements du Messie, d’Acis et Galatée, de l’Ode à sainte Cécile, et de la Fête d'Alexandre[1]. La première édition complète de Hændel fut commencée en 1786. Un sentiment d’émulation passionnée poussait l’Allemagne, à la suite des festivals anglais, à restaurer le chant choral et à fonder des Singakademien, pour le culte de ses gloires nationales[2]. L’audition des oratorios de Hændel engagea Haydn à écrire la Création. Beethoven, à la fin de sa vie, disait de Hændel : « Das ist das Wahre » (voici la vérité)[3]. Les poètes ne subissaient pas moins son prestige. Goethe l'admirait, et Herder lui consacra un chapitre de son Adrastea de 1802. Les guerres d’indépendance donnèrent un

  1. Ces arrangements, exécutés pour le baron van Swieten, sont loin d’être irréprochables, et montrent que Mozart, en dépit des assertions de Rochlitz, n’avait pas le sens intime de l’art de Hændel. Cependant, il écrivit une « ouverture dans le style de Hændel », et se souvint certainement de lui quand il composa son Requiem.
  2. La première fut la Singakademie de Berlin, fondée en 1790 par Fasch.
  3. Dans l’Harmonicon de janvier 1824, on trouve ce jugement de Beethoven (cité par Percy Robinson) : « Hændel est le plus grand compositeur qui ait jamais vécu. Je voudrais m’agenouiller sur sa tombe. » Et dans une lettre de Beethoven à une dame anglaise (publiée dans l’Harmonicon de déc. 1825) : « J’adore Hændel. » — On sait qu’après la Neuvième Symphonie, il avait le projet d’écrire de grands oratorios, à la façon de Hændel.