Page:Rolland Handel.djvu/171

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quer ses droits ; qu’il lui soit permis de rejeter des modes usées, et de ne conserver des génies que ce qu’ils ont de toujours vivant.

Les morceaux vocaux d’ensemble tenaient une place des plus restreintes dans l’opéra italien ; et Hændel a moins innové sur ce terrain que sur celui du solo vocal. Cependant, on trouve chez lui quelques essais curieux. Ses duos sont le plus souvent écrits dans le style d’imitation, grave et un peu triste, de la vieille école italienne, de Provenzale et de Steffani[1], ou dans le style lullyste, où les deux voix cheminent ensemble, note contre note, avec raideur[2]. Mais Atalanta et Poro présentent aussi des duos, d’une liberté d’allure et d’une finesse rares. Et dans le duo du troisième acte d’Orlando, Hændel a tâché de marquer les caractères différents d’Angélique qui pleure et de Roland furieux. — De même, à côté de trios, écrits en

  1. Teseo, duo : Addio, mio caro bene ; — Esther, duo d’Esther et de Ahasverus : Wer raft zum Leben.
  2. Arminio (1737), duo du troisième acte. — Il est à remarquer qu’Arminio débute aussi par un duo, ce qui est exceptionnel.

    D’autres duos sont en siciliennes, comme celui de Giulio Cesare, ou en style populaire anglais, à la hornpipe, comme celui de Teofane et d’Othon dans Ottone : A’ teneri affetti.