Page:Rolland Handel.djvu/173

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du XVIIIe siècle[1], à un état rudimentaire : ils ne consistent guère qu’en l’union des voix des solistes, à la fin de la pièce, on en quelques acclamations banales et bruyantes, au cours de l'action. Hændel en a pourtant écrit de fort beaux dans Alcina ; ceux de Giulio Cesare, d’Ariodante, d’Atalanta, font aussi exception parmi les opéras du temps. Même dans les chœurs finaux, Hændel s’est arrangé de façon à sortir de la banalité courante : celui de Tamerlano est écrit dans la teinte mélancolique du drame. Celui d’Orlando tâche de conserver aux caractères individuels leur personnalité. Celui de Giulio Cesare enchâsse un duo. Il y a aussi des chœurs populaires, de matelots dans Giustino de chasseurs dans Deidamia, où le chœur reprend en refrain l'air entonné par le solo. Il en est de même dans Alessandro, où le chœur des soldats reprend l’hymne d’Alexandre sur la brèche.

Enfin, Hændel a tâché plusieurs fois de bâtir des architectures musicales, s’élevant par étages successifs des soli aux morceaux d’ensemble et aux chœurs. À la fin de l'acte I d’Ariodante, un duo en gavotte est repris en chœur, puis dansé sans chant, puis chanté et dansé. La fin de

  1. À l’exception des opéras italiens joués à Vienne, où se maintint, grâce à Fux, la tradition de la polyphonie vocale, dont Hasse et surtout Jommelli surent faire ensuite un bel usage.