Page:Rolland Handel.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

capitale sur Hændel. Hændel lui-même ne le cachait point[1].

L’action du maître sur l’élève s’exerça de deux façons : par sa méthode d’enseignement et par sa personnalité artistique.

« L’homme était très fort dans son art, dit Mattheson[2] ; et il possédait autant de talent que de bienveillance… Hændel lui plut de telle sorte qu’il ne pensa jamais pouvoir lui témoigner assez d’amour et de bonté. Son effort tendit d’abord à lui faire connaître les fondements de l’harmonie. Puis il tourna ses pensées vers l’art de l’invention ; il lui apprit à donner aux idées musicales la forme la plus parfaite ; il affina son goût. Il possédait une remarquable collection de musique italienne et allemande. Il montra à Hændel les façons diverses d’écrire et de composer des différents peuples, en même temps que les qualités et les défauts de chaque compositeur. Et, afin que son éducation fût à la fois

  1. Mattheson l’avait, aussi, nettement affirmé. Mais les historiens de nos jours, Chrysander, Volbach, Kretzschmar, Sedley Taylor, n’ont tenu aucun compte de ces dires, qu’ils attribuaient à la générosité de Hændel ou à la malveillance de Mattheson. Il manquait à leur jugement, fort sévère pour Zachow, de connaître les œuvres de Zachow. Depuis la publication des Denkmäler, il est impossible à tout esprit non prévenu de ne pas reconnaître en Zachow les véritables origines du style et même, pourrait-on dire, du génie de Hændel.
  2. Lebensbeschreibung Hændels (1761).