Mais on doit lire surtout le sixième Concerto en sol mineur, le plus célébre de tous, à cause de sa magnifique musette. Il débute par un beau larghetto, plein de cette mélancolie, qui est un des sentiments dominants de Hændel, et des moins remarqués : Mélancolie, au sens de la Malinconia de Dürer ou de Beethoven, —
vivant, avec son larghetto 3/2 mélancolique et serein, son andante 12/8 fugué, au thème compliqué, au dessin tourmenté, qui donne l’impression du labyrinthe de l’âme capricieuse et sombre, son allegro à quatre temps, d’un humour un peu bouffon, sa pittoresque Polonaise sur une pédale bourdonnante, et son allegro ma non troppo final en 6/8, dont le rythme et les modulations imprévues font penser à certaines danses des derniers quatuors de Beethoven.
Le cinquième Concerto en ré majeur peut être appelé le Concerto de sainte Cécile : car trois des six morceaux (les deux premiers et le beau menuet final) se retrouvent dans l’ouverture de la petite Ode à sainte Cécile.