Page:Rolland Handel.djvu/243

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en France, si réfractaire aux influences du dehors[1].

Mais ce n’est pas seulement de cette popularité un peu banale que je veux parler, quoiqu’elle ne soit pas à négliger : — car il n’y a qu’un sot orgueil et un cœur rétréci qui dénient toute valeur d’art à l’art qui plaît aux humbles ; — ce que j’entends surtout par le caractère populaire de la musique de Hændel, c’est qu’elle est vraiment conçue pour tout un peuple, et non pour une élite de dilettantes, comme l’opéra

    anglaises, jusque chez des hobereaux aussi fermés à toute compréhension artistique que le légendaire squire Western.

  1. M. Paul-Marie Masson m’a signalé, dès la date de 1716, dans un Recueil d’airs sérieux et à boire (Bibl. Nat. Vm7 549), une Aria del Signor Inden (sic), « air ajouté au ballet de l’Europe Galante ». — Les Meslanges de musique latine, françoise et italienne, de Ballard, en 1728, contiennent, parmi les airs italiens, 2 Arie del signor Endel (p. 61). — Tous les airs de la Chasse du cerf de Séré de Rieux, en 1734, sont des airs de Hændel adaptés à des paroles françaises. — Un article de Michel Brenet : La librairie musicale en France de 1653 à 1790, d’après les registres de privilèges (Sammelbände de l’I. M. G. 1907) signale une série d’éditions françaises de Hændel aux dates de 1736, 1739, 1749, 1751, 1765. En 1736 et en 1743, on donna au Concert Spirituel quelques-uns de ses airs et de ses Concerti grossi. (Brenet : Les Concerts en France sous l’ancien régime, 1900.) Une quantité de ses airs furent arrangés pour flûte, par Blavet, dans ses trois Recueils de pièces, petits airs, brunettes, menuets, etc., accomodés pour les flûtes traversières, violons, etc., parus entre 1740 et 1750. — Hændel était assez populaire à Paris pour qu’on y vendît son portrait, en 1739. (Voir une annonce de marchand publiée par le Mercure de France, juin 1739, t. II, p. 1384.)