Page:Rolland Handel.djvu/63

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faire jouer sur aucun des sept théâtres d’opéra[1].

Il fut plus heureux à Rome, où il était de retour, au commencement de mars 1708[2]. La renommée de son Rodrigo l'y avait précédé. Tous les mécènes d'Italie se faisaient maintenant honneur de le recevoir. Il fut l'hôte du marquis Ruspoli, dont les jardins sur l'Esquilin servaient de lieu de réunion à l'Académie de l'Arcadie[3]. Hændel se trouva introduit parmi tout ce que l'Italie avait de plus illustre dans les lettres, dans les arts et dans l'aristocratie. L'Arcadie, qui réunissait en une confraternité spirituelle les princes et les artistes[4], comptait parmi ses membres Alessandro Scarlatti, Arcangelo Corelli, Bernardo Pasquini, et Benedetto Marcello[5]. La

  1. Ce fait, qui parait établi par les recherches récentes, contredit la thèse de Chrysander, suivant laquelle l'Agrippina de Hændel aurait été jouée, au commencement de 1708, à Venise. Tous les documents du temps s'accordent à placer la première représentation d'Agrippina à la fin de 1709, ou au commencement de 1710.
  2. Une cantate autographe de Hændel, qui se trouve à Londres, est datée de « Rome, 3 mars 1708 ».
  3. Cette Académie avait été fondée en 1690 à Rome, pour la défense et illustration de la poésie populaire et de l'éloquence.
  4. Parmi les « bergers » de l'Arcadie figurent quatre papes : Clément XI, Innocent XIII, Clément XII, Benoît XIII, presque tout le Sacré Collège, les princes de Bavière, de Pologne, de Portugal, la reine de Pologne, la grande-duchesse de Toscane et une foule de grands seigneurs et de grandes dames.
  5. Scarlatti, sous le nom de Terpandro ; Corelli, sous celui de Arcimelo ; Pasquini, de Protico ; Marcello, de Driante.