Page:Rolland Handel.djvu/66

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catholicisme. Mais il refusa ; et telle était l’aimable tolérance qui régnait alors à la cour de Rome, que, pas plus que la guerre entre le Pape et l'Empereur, ce refus n’altéra les rapports d’amitié entre le jeune luthérien allemand et les cardinaux ses mécènes. Il s’était si bien attaché à Rome qu’il eut peine à en partir, quand la guerre qui s’approchait de la ville l’obligea à prendre, au mois de mai ou de juin 1708, le chemin de Naples. Une de ses cantates italiennes, intitulée Partenza, dit son chagrin « d'abandonner du Tibre les belles rives fleuries, les chers murs, les rochers aimés ».

Peu de temps après son arrivée à Naples, Alessandro Scarlatti revint s’y fixer, après sept ans d’absence[1]. Grâce à cette amitié et à son affiliation avec l'Arcadie, Hændel reçut le meilleur accueil de l’aristocratie napolitaine. Il resta à Naples près d’un an, de juin 1708 au printemps de 1709, jouissant d’une hospitalité princière, qui mettait à sa disposition, dit Mainwaring, palais, table et voiture. Si enivrante que dût être pour lui la douceur de la vie italienne, il ne perdit pas son temps. Non seulement, à

  1. Scarlatti fut rattaché à la chapelle royale de Naples, comme premier organiste, en décembre 1708 ; puis il fut réintégré dans sa maîtrise de la chapelle royale, en janvier 1709 ; et, au cours de la même année, il fut nommé maître du Conservatoire des Poveri di Gesù Cristo.