Page:Rolland Les origines du théâtre lyrique moderne.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

158 LES ORIGINES DU THÉÂTRE LYRIQUE MODERNE.

à Rome, en 1629, l'opéra bouffe fait son entrée sous les auspices du prince Taddeo Barberini.

La Diana Scfiemita (1), « favola boscareccia, » représentée dans la maison du baron Jean Rudolph de Hohenrechberg, n'est pas encore une comédie de mœurs, mais une plaisanterie mythologi- que, dans le goût de la Renaissance. Les deux auteurs sont des provinciaux, d'Ascoli : le librettiste, Francesco Parisani; le mu- sicien, Giacinto Gornachioli. Le sujet est assez leste : L'Amour est à la recherche de ses petits compagnons, le Scherzo et le Rire. Diane l'aperçoit, tandis qu'il vole dans une « nuvoletta » au som- met d'une montagne; elle l'apostrophe rudement; il lui demande son chemin ; pour se railler de lui, elle l'adresse à la grotte de la nymphe Egérie. Il en sort tout penaud, et jure de se venger. Pan, amoureux de Diane, vient à passer ; Gupidon lui promet de venir à son aide. Il empoisonne d'amour la fontaine de Diane ; il cache le « chèvrepied » dans la grotte voisine ; puis il court en- flammer la jalousie d'Endymion. Le beau chasseur épie le bain de la déesse ; les nymphes le découvrent ; il est changé en cerf, que les chiens déchirent. Diane s'est réfugiée au fond de la grotte ; elle y trouve l'amoureux Pan (2). Elle reparaît à l'acte sui- vant, honteuse et rougissante. Pan s'efforce à l'apaiser. La terri- ble nouvelle de la mort d'Endymion qu'elle aime, achève de troubler sa pauvre âme. Mais Pan Barberini saura la consoler. Il transforme le cerf en un lis jaune, sur lequel viennent se poser trois abeilles d'or ^ armes des Barberini (3).

Sur ce sujet, le poète a écrit d'élégants petits vers, lestes et bien tournés (4), qui semblent appeler une musique spirituelle

��(1) Giacinto Gornachioli d'Ascoli, Diana Schernita , favola boscareccia, posta in musica e rappresentata in casa dell' Illustris. sig. Gio. Rudolfo Baron di Hohen Rechberg. Rome, Roblet, 16*29. (Deux exemplaires à la Sainte- Cécile de Rome et à la Bibl. Borghèse. Ce dernier vient d'être acheté par Berlin).

Interlocutori : Amore, Diana, Pane satiro, Endimione, Ninfe di Diana, Choro di Ninfe e di Pastori.

(2) « et mentre si ritira nel più oscuro dell' Antro, per rivestirsi, dal Satiro Dio viene abbracciata, etc. » (Sic.) {Argomento délia favola.)

(3) o Uno giglio gïallo sopra il quale si vanno posar tre Api d'oro, che poi la Dea comanda si trasportino in Cielo, e nel suo Cerchio circondato da nuvolette d'argento si mirano tre Aponi d'oro. Alludendo ail' Arme de felicissimi Barberini. » (Ibid.)

(4) Acte I, scène 1 :

Amore. Mentre l'Alba n'imbianca Il già imbrunito monde,

�� �