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Épilogue

LA MORT


…… Et l’osteria
È morte……[1]


La mort, tant désirée et si lente à venir, —

c’a miseri la morte è pigra e tardi[2]
vint.

Malgré une robuste constitution, que maintint la rigueur monacale de sa vie, il n’avait pas été épargné par la maladie. Jamais il ne s’était entièrement relevé des deux fièvres pernicieuses de 1544 et de 1546 ; la pierre,[3] la goutte,[4] et des souffrances de toute sorte achevèrent de le ruiner. Dans une poésie tristement burlesque de ses dernières années, il fait la peinture de son misérable corps, rongé par les infirmités :

Je vis seul et misérable, renfermé comme la moelle dans l’écorce de l’arbre… Ma voix est comme une guêpe prison-
  1. Poésies, LXXXI.
  2. « Car, pour les malheureux, la mort est paresseuse… »
    Poésies, LXXIII, 30.
  3. En mars 1549 : on lui conseilla les eaux de Viterbe, dont il se trouva bien. (Lettres à Lionardo) — Il souffrit encore de la pierre en juillet 1559.
  4. En juillet 1555.
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