Page:Rollinat - Dans les brandes (Charpentier, 1883).djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


— « Par où donc est-elle venue,
« Cette sépulcrale inconnue ? »
Et je m’arrête alors, pensif et répétant,
Au milieu du brouillard qui tombe de la nue.
Ce soliloque inquiétant.

Œil creux, nez crochu, bouche plate,
Sec et mince comme une latte,
Ce fantôme laveur d’un âge surhumain,
Horriblement coiffé d’un mouchoir écarlate,
Est là, presque sur mon chemin.

Et la centenaire aux yeux jaunes,
Accroupie au pied des grands aunes,
Sorcière de la brande où je m’en vais tout seul,
Frappe à coups redoublés un drap, long de trois aunes,
Qui pourrait bien être un linceul.