Page:Rollinat - Les Apparitions, 1896.djvu/145

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À nos ennuis le sol a rendu le remède.
           L’apaisement ensorceleur,
           Par la reposante couleur
De sa belle toison qui tremble au zéphir tiède.

L’herbe triomphe avec le lézard, l’oiselet,
           Avec la coccinelle ronde,
Avec les gazouillis, les souffles, les reflets
           Exhalés par l’air et par l'onde.

Tous les verts, depuis ceux du nuage superbe
           Jusqu’à ceux des mousses des bois,
Y sont fondus !... Pour voir tous ces verts à la fois
           Il suffit de regarder l’herbe !

Ici, parmi ses brins, feuilles et longues tiges,
           Dans une extase qui frémit,
Elle offre, diapré, le délicat prestige
           De fleurs qui sont fleurs à demi.