Page:Romains - Les Copains.djvu/125

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soleil. Broudier le rattrapa. Ils repartirent à vive allure.

Un hameau parut. Ils y entrèrent comme dans du beurre. Ils sentaient contre leurs flancs glisser cette chose fondante qui avait de la saveur et du parfum.

Puis on tomba dans une route plus large, plus droite, plus dégagée. On l’aimait moins.

La distance y prenait une tenue officielle. Au passage, les hectomètres vous toisaient. Le vent, filant sans obstacle, vous dépassait comme un automobiliste riche.

Des maisons se présentèrent à droite et à gauche. Pouvait-on appeler ça un village ? Autrefois, dans le temps, il avait dû y avoir une place avec de gros pavés, des maisons tout autour ; une place close et se possédant. La route nationale avait tout éventré et tout emporté.

Vers midi, les deux copains atteignirent une localité assez importante. Cette fois, la route n’était pas la plus forte. Elle était positivement bouffée par les maisons. Que