Page:Romains - Les Copains.djvu/171

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accueille. Et vous vous représentez avec assez de force ces deux trouffions qui galopent dans les ténèbres ? Mes amis, il mitonne pour nous une pleine marmite de joie !

La nuit puait doucement.

— Pigez-moi cette grosse caserne accroupie ! Les rêves de son sommeil s’accumulent sous elle comme l’ordure sous une vache. Je tiens l’aiguillon. Tu vas la voir gambader !… À cette heure, messieurs, nos copains ont quitté l’hôtel ; ils se glissent le long des rues ! ils viennent vers nous…

— Attention… tu cries !

— On ne nous entend pas… le sergent pensera tout au plus que je suis en colère ; il se souillera de terreur.

Ils firent ainsi quelques allées et venues. Soudain, il y eut un peu d’agitation du côté du poste, et les pas d’un homme sur le gravier.

— C’est le colonel… ou l’un des commandants, Membre ou Pussemange.

— Quoi ?

— L’un des chefs de bataillon s’appelle