Page:Romains - Les Copains.djvu/230

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il rappela la longue gestation du monument. Il le montra, sortant du sol de la place Sainte-Ursule, grandissant d’année en année avec force et patience, comme un chêne d’Auvergne. Il salua au passage toutes les initiatives, tous les dévouements, toutes les générosités, qui se partageaient le mérite de cette œuvre presque décennale. Et c’est alors seulement qu’il s’écria :

— Te voici, Vercingétorix !

La corde grinça ; l’appareil s’enleva ; Vercingétorix apparut.

La foule fit un vaste applaudissement.

Vercingétorix éblouissait les regards ; il luisait comme un chaudron neuf. On ne voyait que cela, d’abord.

Vercingétorix avait une pose simple, mais belle : la main gauche sur la cuisse, la main droite tenant les rênes de son cheval.

Vercingétorix était nu. Il avait pour tout équipage un bouclier, pendu à son dos ; une sorte de sac, de musette gonflée, sur le flanc gauche ; et des brodequins.