Page:Romains - Les Copains.djvu/243

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comme un mouton que le chien ramène.

— Alors, mon vieux ! Qu’est-ce qui t’est arrivé ?

— Rien de grave, hein ?

On lui tapait sur l’épaule ; on le regardait avec affection. Lui souriait, mais ses lèvres tremblaient visiblement, et ses yeux en amande s’étaient un peu dilatés. Il finit par dire, d’une voix d’enfant qui a eu peur :

— Vous alliez plus vite que moi… je suis resté en arrière… et au tournant, je me suis trompé… il y avait une petite éclaircie… j’ai cru que c’était le chemin…

— Oui, je l’ai trouvé en plein fourré, immobile. Il ne savait plus que faire. Pauvre vieux !

— Il est peut-être fatigué. On va lui décharger son sac !

— Merci… non ! non !

— Tu nous ennuies… Et puis tu marcheras en tête, entre Bénin et Broudier. Ton ancien ministre te surveillera.