Page:Romains - Les Copains.djvu/55

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maison ne broncha pas ; mais on eut l’impression qu’elle affectait l’indifférence.

Bénin tira la sonnette une troisième fois.

Les copains, qui étaient sept, firent un silence sept fois multiplié par lui-même, autrement dit un des plus grands silences qu’il y ait jamais eu.

La maison laissa entendre une sorte de pet nasillard dont on devinait mal l’origine. Mais la porte ne s’ouvrit pas.

Bénin sonna une fois encore. Les copains murmurèrent. La maison grogna, et la porte s’ouvrit.

Les copains pénétrèrent dans la maison l’un derrière l’autre. Martin, qui venait en queue, referma la porte. Toute la bande était dans la nuit du vestibule. Elle ne bougeait plus ; elle ne soufflait plus. Les têtes et les épaules se courbaient un peu comme pour éviter de se cogner au plafond. On était pareil à un chat qui s’est glissé dans le buffet pour manger une sauce. Il a vaguement le trac, et quand il s’agit d’attaquer