Page:Romains - Les Copains.djvu/60

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— Gardez-vous-en ! dit Bénin. Votre cri pourrait le réveiller, et il perdrait l’équilibre. Vous causeriez la mort de ce parfait gentilhomme.

— Mais…

— Attendons qu’il descende de lui-même.

— Chut ! Chut !

— Regardez !

Le somnambule, s’arrêtant, porta la main à son chapeau et se découvrit. Puis, d’une voix incolore, tandis qu’il inclinait un peu l’échine :

— Vous voudrez bien me pardonner, chère madame. Je suis attendu.

Il se redressa, remit son chapeau, fit deux pas se pencha, s’accroupit, disparut.

— Ne vous effrayez pas ! dit Bénin. Vous verrez mieux.

Il secoua la porte. On entendit à l’intérieur de la baraque un bruit d’objets remués. Puis une lumière éclaira les vitres.

— Qui est là ?

— C’est moi, M. Bénin, avec quelques amis pour une consultation urgente.