Page:Romains - Les Copains.djvu/66

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— Pijl ? cria le somnambule. C’est à l’auguste Pijl que j’ai l’honneur de parler ? Bien… Merci… Il s’agit d’un groupe… Tu dis ? Je n’entends pas. Enjel ! Enjel !… Ne rompez pas, gracieux esprit, la communication… Que disais-tu, père Pijl ?… Certes… Amène Derpijl et Anderpijl.

Le somnambule se tourna de nouveau vers les copains :

— La suite de cet entretien aura lieu par la voie écrite, et par l’entremise non plus d’Enjel, mais d’Arthur. Arthur, mon ami et collaborateur Arthur, c’est ce ouistiti que vous n’avez pu manquer d’apercevoir. Mais il faut que je me transporte auprès de lui par lévitation.

Il cala son monocle, et se mit à sautiller dans le baquet. Le vin du plateau de Pamir clapotait sous les pieds crasseux. La chemise battait sur les jambes poilues. Mais à chaque bond du somnambule, le baquet avançait d’un centimètre.

Au bout d’une minute il se trouva ainsi