Page:Romania - volume 10 - 1881.pdf/42

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
37
PHONÉTIQUE FRANÇAISE : O FERMÉ

consonne simple ou des groupes pr br, tr dr; voyelle entravée celle qui est suivie de deux consonnes autres que les groupes mentionnés; devant les groupes cr gr, pl bl, et devant ceux dont l'un des éléments est un / ?, la condition de la voyelle est variable et demande à être étudiée particulière- ment dans chaque cas. Qu'elle soit libre ou entravée, la voyelle n'en est pas moins longue ou brève ; mais le développement de la tonique qui, dans le premier cas, s'accomplit librement, est ou peut être entravé dans second par le fait qu'elle est suivie de deux consonnes ; au con- traire, l'atone entravée est d'ordinaire préservée de l'affaiblissement, souvent suivi de chute, qui atteint l'atone libre. La division des voyelles doit donc se faire, non plus en toniques longues, brèves, en position, et atones, mais ainsi : libres brèves entravées 1° Toniques libres longues entravées brèves libres entravées 3' Atones libres longues entravées Diez et les grammairiens qui l'ont suivi distinguent la « position romane » de la « position latine ». L'a de asino est en « position romane », parce qu'en latin l's était séparée de l'n par l'i, tombé en roman; l'a de astro est en position latine ». Cette distinction, impor- tante au point de vue historique, est très rarement sensible dans le trai- tement phonétique des voyelles ; elle l'est cependant quelquefois, et demande à être maintenue. J'appelle le groupe de consonnes des mots comme as(i) no entrave romane, celui des mots comme astro entrave latine. 1. Pour les voyelles à l'intérieur des mots, il serait peut-être plus scienti- fique de dire que les unes (me.a, pa ne, patre terminent la syllabe (cf. Rom. VI 434) ou sont dans une syllabe ouverte, que les autres par-te, ves-te) sont dans une syllabe fermée, mais ces expressions ne peuvent s'appli- quer aux voyelles des monosyllabes: les voyelles de par, mel, sit sont traitées comme celles de patre, gelu, siti, et non comme celles de parte, veste, arista : cependant elles sont dans des syllabes fermées comme les secondes et non ouvertes comme les premières. Il en est de même des syllabes finales (atones) des polysyllabes, dont les voyelles sont dans le même cas : l'a, l'e, l'u finals de amat, debet, sumus, sont traités comme ceux de primavera, operare, tremulare, et non comme ceux de incarnato, episcopo, ingiuttire. 2. Je note par un non pointé, l'exemple de M. Lucking, le son qu'on appelle yod, et qui est celui du i allemand dans Jahr, de l'i ou de l'y français dans pied, allions, yeux, etc.