Page:Ronchaud - Le Filleul de la mort, 1880.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De ton enfant je serai la marraine.
Suis-je équitable et juste selon toi ? »
Thibaut répond en cachant son effroi :
« Vous l’êtes, certe, et nul ne le conteste
Votre justice à tous est manifeste :
Sujet ou roi, pauvre ou riche, ici-bas
La Mort jamais ne fait grâce à personne ;
Sa faux partout également moissonne,
Et toute vie aboutit au trépas.
Ce que j’ai dit, je ne m’en dédis pas.
Tenez mon fils sur les fonts du baptême,
Puisque la Mort est la Justice même. »


III



Ansi fut dit. Thibaut l’avait voulu !
Avec la Mort il fit donc alliance,
Non sans garder un fond de défiance.
Entre eux bientôt le pacte fut conclu.
Trois jours après, grande cérémonie
Pour le baptême, et grande compagnie,
Mais peu joyeuse. En habit de gala,
Couronne en tête et manteau sur l’épaule,
La faux en main, prête à jouer son rôle,