Page:Ronsard - Œuvres complètes, Garnier, 1923, tome 2.djvu/437

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Hue ubi delatus et Cumeam accesseris urbem Divinosque lacus et Averna sonantia Sylvis, Insanam vatem aspicies, quee rupe sub ima Fata canit, foliisque notas et nomina mandat, Quœcunque in foliis descripsit carmina virgo, Digerit in numerum, atque antro seclusa relinquit.


Je veus lire en trois jours l’Iliade d’Homere,
Et pour-ce, Corydon, ferme bien l’huis sur moy.
Si rien me vient troubler, je t’asseure ma foy
Tu sentiras combien pesante est ma colere.
Je ne veus seulement que nostre chambriere
Vienne faire mon lit, ton compagnon, ny toy,
Je veus trois jours entiers demeurer à requoy,
Pour follastrer apres une sepmaine entiere.
Mais si quelqu’un venoit de la part de Cassandre,
Ouvre lui tost la porte, et ne le fais attendre,
Soudain entre en ma chambre, et me vien accoustrer.
Je veus tant seulement à luy seul me moristrer :
Au reste, si un Dieu vouloit pour moy descendre
Du ciel, ferme la porte, et ne le laisse entrer.


BELLEAU Je veux lire en trois jours.) Tout est facile en ce Sonet.


A pas mornes et lents seulet je me promene,
Non-challant de moy-mesme, et quelque part que j ’aille
Un penser importun me livre la bataille,
Et ma fiere ennemie au devant me ramene :
Penser ! un peu de treve, et permets que ma pene
Se soulage un petit, et tousjours ne me baille