Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/326

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plainte nous est sensible ! Et de quelle poésie elle se mêle…

— Seule la musique des maîtres pourrait nous en donner une impression très lointaine, si cette musique devenait absolument intérieure, envahissant chaque nerf dans ses profondeurs mystérieuses…

Il y eut un long silence. Puis elle regarda Meyral fixement. Leurs cœurs battirent.

Elle reprit, d’un accent un peu rauque et brusque :

— Je sais aussi pourquoi vous m’avez suivie.

— Sabine ! dit-il avec un tremblement. J’étais résigné, je puis l’être encore, mais prenez garde de ne me donner aucune vaine espérance : le réveil serait abominable !

Elle n’hésita qu’une seconde, puis :

— Si je voulais mettre en vous ma confiance ?

— Oh ! cria-t-il avec une joie prête à se changer en détresse. Ne me faites rien entrevoir si vous ne m’aimez pas !