Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/69

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— Demain, y aura plus de République. C’est Victor qui prendra le foiteuil !

À mesure qu’il approchait du boulevard Saint-Michel, Meyral rencontrait les vestiges de l’émeute ; beaucoup de boutiques étaient closes ; des pelotons de police et des escouades de cavalerie circulaient sur la chaussée. Elle révélait la brutalité des hommes : les feuilles des arbres étaient arrachées, les réverbères tordus, les devantures béaient, défoncées par des barres de fer ; les vitres manquaient aux fenêtres.

Ce spectacle terne ou blafard évoquait ensemble les démolitions, les réveils des lendemains d’ivresse, des fureurs cristallisées, des épouvantes évanouies, des bagarres mortes.

« Une fièvre humaine, songea Meyral… déjà dissipée dans la nuit des âges ! »

Les sergents de ville lui défendirent le passage ; il dut se replier par la rue Monsieur-le-Prince et franchir un secteur du Luxembourg. Comme il débouchait près de