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Page:Rosny - Variétés orientales, 1872.djvu/80

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l’un des plus remarquables. Il est divisé en quatre livres, dont les titres se rapportent au contenu des fables qu’ils renferment. Le premier a pour titre Mitralâbha, ou « l’acquisition des amis » ; le second, Souhridbhéda, ou la « désunion des amis » ; le troisième, Vigraha, ou « la guerre » ; enfin le quatrième est intitulé Sandhi, c’est-à-dire « la paix ».

Les fables qui composent l’Hitopadésa diffèrent, sous beaucoup de rapports, de celles qu’écrivirent, dans l’antiquité, Lokman, Ésope et Phèdre, et, dans les temps modernes, notre incomparable La Fontaine. Ces grands fabulistes se distinguent surtout par la grâce et la naïveté de leurs récits, par la rapidité des actions qui s’y déroulent sur un seul théâtre, par le contraste heureux des personnages mis en scène, par le naturel et la continuité de caractère de chacun d’eux. Le recueil indien, au contraire, se signale par la longueur de l’action, entremêlée d’une série plus ou moins considérable d’épisodes enchevêtrés les uns dans les autres. Une fable, chez les premiers, comprend une courte anecdote renfermant le strict nécessaire pour parvenir au but moral qu’elle se propose ; et, pour exceller dans ces

    cinquième siècle de notre ère ; il fut traduit du sanscrit eu pehlwi dans le commencement du sixième, du pehlwi en arabe dans le huitième siècle, et, ultérieurement, dans diverses langues européennes. Ce curieux ouvrage a été également l’objet d’une traduction française ; M. l’abbé Dubois, qui en est l’auteur, lui a donné le titre suivant : Le Pantcha-Tantra, ou les Cinq ruses, fable du brahme Vichnou Sarma, aventures de Paramarta, et autres contes, le tout traduit pour la première fois sur les originaux indiens. Paris, 1826, in-8.