Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/198

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Il se renversa en arrière et se sentit « raidir. » L’odeur de la chambre « froidit. » Sur les livres épars une humidité sembla filtrer comme au front du jeune homme, puis ce fut une poudre fine de lichen et de moisissure :

— Comme les Anciens ont gravement et hautainement chanté la Mort ! Ils la voyaient apparaître dans la ténèbre, telle une ténèbre plus terrible. Elle était lourde comme l’airain, glaciale comme la neige, fluide comme un marécage. Aujourd’hui, elle est une infinité de voix atomiques, un dévorement de microbes, un éparpillement des myriades qui se sont colonisées pour réaliser la synthèse d’un grand animal, et ce chant de Mort est plus grand encore, plus noirement solennel, plus complexe et plus épouvantable !