Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/47

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Après des intimités tendres, discrètes, heureuses, tout soudain il fuit avec des rancunes. À toute minute quelque chose l’a blessé ou quelque hypocondrie naît dans son âme. Impuissant à dire son grief ou sa navrance, il s’enferme dans l’entêtement de la brebis ou du lama. Ses retours, délicieux par l’imprévu, troublent par leur nature éphémère : au premier renouveau de souci, une mémoire cruelle lui retracera les griefs ou pseudo-griefs d’antan. Mais, somme toute, il n’est point perfide, n’ayant que l’arme passive de la bouderie, peu enclin aux revanches dépassant la vie intérieure. À celui-là, il faudrait quelque ferme et patiente présence, comme celle d’Hugues, pour harmoniser les fièvres périlleuses, les perversions de l’adolescence approchante.