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LA BATAILLE


À Frédéric de Neufville.

L’Autriche-Hongrie traversait la plus formidable crise qu’elle eût encore traversée durant les temps modernes. À la vérité, l’Allemagne, surprise elle-même par ses luttes politiques, avait laissé sans encombre le jeune empereur monter sur le trône antique des Habsbourg.

Mais à présent, l’opposition dissoute et les crédits de guerre votés, Wilhelm III surveillait les événements.

Ils apparaissaient redoutables. Les Slaves étaient en révolte ouverte, et si résolus, que les ministres hésitaient à donner les ordres qui devaient déchaîner la guerre civile. La Hongrie, prête à s’unir étroitement à l’Autriche pour la répression, montrait des exigences qui devaient, si elles étaient admises, lui assurer la prépondérance dans l’empire. L’armée, fatalement, n’était pas sûre : on pouvait craindre des défections non seulement