Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LE MAGE RUSTIQUE


— Je ne méprise pas tant que vous la vieille médecine, dit Abel Fabrice, et je n’admire pas excessivement les maîtres actuels de la thérapeutique. L’art de guérir — à part la chirurgie et quelques vaccines — reste un art. Telle personne intuitive, qui connaît bien un malade, sait aussi bien ce qu’il lui faut qu’un Charcot, un Potain ou un Lancereaux. Il y eut sûrement, jadis, des hommes et des femmes qui manièrent la douleur avec maîtrise et qui surent guérir, non pas à l’aide de formules et de simples, mais par je ne sais quelle divination subtile et quel usage génial des forces minuscules que nos physiologistes commencent seulement de soupçonner. Je ne parle pas au hasard. J’ai connu un de ces guérisseurs sauvageons, et dans quelles funestes conjonctures !


C’était en été. Nous avions loué une frêle maisonnette aux bords de l’Oise. Une profonde for-