Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/97

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dans toutes les plaines sur toutes les montagnes, chaque parcelle de la planète était ennemie, hors cette autre oasis où l’euthanasie dévorait des créatures qui avaient, sans rémission, abandonné l’espérance.

On avait enveloppé le terrain choisi d’une enceinte protectrice, consolidé encore les réservoirs d’eau, rassemblé et abrité les provisions, et Targ partait souvent à la découverte, avec Érê ou Arva, à travers l’étendue désertique. Tout en cherchant l’eau créatrice, il amassait partout les matières hydrogénées. Elles étaient rares ; l’hydrogène, dégagé en masses immenses aux temps de la puissance humaine et aussi lorsqu’on avait voulu remplacer l’eau de la nature par une eau industrielle, avait presque disparu. Selon les annales, la plus grande partie s’était décomposée en protoatomes et disséminée dans les espaces interplanétaires. L’autre partie avait été entraînée, par des réactions mal définies, à des profondeurs inaccessibles.

Cependant, Targ récoltait assez de substances utiles pour accroître sensiblement la provision d’eau. Mais ce ne pouvait être là qu’un expédient.

Les ferromagnétaux, surtout, préoccupaient Targ. Ils prospéraient. C’est qu’il y avait sous l’oasis, à peu de profondeur, une réserve considérable de fers humains. Le sol et la plaine envi-