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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/120

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

Stellariums qu’on construit là-bas ne sont pas meilleurs que le nôtre. Normalement, ils doivent l’être.

— Oui, puisque nous-mêmes envisageons déjà des perfectionnements. Le voyage Terre et Mars va devenir régulier.

— Et bientôt banal. »

Nous passâmes quelque temps à initier les Tripèdes au nouveau procédé de défense contre les Zoomorphes : ils nous comprenaient fort bien et une sorte de rajeunissement se manifestait parmi ces créatures résignées.

Enfin ! la date du départ fut fixée.

Un matin, le Chef Implicite déclara :

« Nous sommes résolus, Grâce et moi, à faire la traversée si vous voulez bien de nous.

— Vous avez tout examiné ? demanda Antoine.

— Oui… ce voyage vaut les risques. »

Antoine tint à lui exposer une fois de plus les dangers d’un séjour sur la Terre. Il ne voulait rien entendre, et Grâce se montra encore plus résolue que lui. Nous cédâmes. Le succès de nos deux expéditions nous rendait optimistes.

« Ah ! me disait Grâce, que je suis heureuse ! »

Je l’étais aussi, intensément, avec des remous d’inquiétude.

Quand tout fut prêt pour le voyage, nous fîmes nos adieux aux Éthéraux. Nous avions conçu pour les plus familiers, surtout pour Aldébaran, Véga, Sirius et Antarès, je ne sais quelle affection subli-