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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/129

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

« Rappelez-vous que les filles martiennes peuvent devenir mères par elles-mêmes lorsqu’elles le désirent pendant longtemps et avec une grande intensité… Je le désire depuis des mois et, hier, j’ai désiré un enfant avec une telle force qu’il naîtra. »

Quelle fantastique allégresse m’envahit, accrue par le contact de la jeune Martienne !

La santé de Grâce et du Chef Implicite ne s’altérait point. Ils digéraient plusieurs aliments terrestres, ce qui permettait d’économiser les provisions que nous avions emportées de Mars. Toutefois, aucune viande ne leur convenait tandis qu’ils aimaient tels fruits et tels légumes… En tout, leur pouvoir d’adaptation dépassait de loin celui que nous avions là-bas.

« Vraisemblablement, remarquait Antoine, c’est une sorte de retour à des conditions d’ambiance ancestrales. Car enfin, il y avait eu des époques là-bas où la pression, la chaleur, les êtres mêmes, avaient plus d’analogie qu’aux temps actuels avec ce que nous avons sur Terre… Leurs organismes, en quelque sorte, se souviennent !

— Tandis que nous, dit Grâce, vivions là-bas dans un milieu qui a peut-être quelque analogie avec un milieu encore à venir sur Terre… »

Pour mieux acclimater nos hôtes, nous avions acquis, ou plutôt le Grand Conseil des États nous avait concédé un val dans la haute montagne où le Stellarium pouvait nous mener en une minute, mais