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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/18

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

pense un indispensable complément de nourriture.

— Bon ! Nous n’aurons plus rien à t’apprendre ! conclut Jean.

— Rien à apprendre ! Je ne connais que la théorie, il me faut maintenant voir et comprendre. C’est plus compliqué. »

Elle s’interrompit, les yeux fixes et tendit le bras :

« Voici, n’est-ce pas, un de leurs monstres ? »

Elle montrait, à une distance d’environ trois cents mètres, une immense forme ocreuse, avec des zones oranges, qui se mouvait avec vélocité.

« Les plus grands reptiles du secondaire n’étaient pas aussi longs !

— Mais combien plus épais !… Ce monstre est une immense galette ! Attention, il pourrait nous attaquer ! »

Le Stellarium s’éleva à une cinquantaine de mètres du sol. Nous examinions le colosse avec nos lunettes. Il s’arrêta, ses appendices et ses lanières repliées. Nous percevions nettement ses trois zones latérales, séparées par des sillons.

« À la fois une triple pieuvre, un champignon démesuré, une punaise léviathan faite de trois punaises, chacune aussi étendue qu’un brontosaure… Mais toutes ces images sont fausses ! murmurait Violaine, songeuse. Les comparaisons tombent aussitôt imaginées… Ah ! le voilà qui se remet en route ! »

C’est vers le champ où pullulaient les petits et les moyens Zoomorphes qu’il se dirigea. Il le déborda. Nous le vîmes s’étendre sur une cinquan-