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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/30

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

— En somme, ce ne sont pas seulement les Zoomorphes qui auraient chassé les Tripèdes, ce serait aussi la sécheresse ? demanda la jeune fille.

— Oui. Toutefois il doit y avoir beaucoup de réservoirs d’eau souterraine. »

Tandis qu’ils discouraient, l’astronef, marchant au ralenti, dépassa l’Équateur et entra dans la région d’ombre. Le ciel étoilé apparut brusquement et la causerie cessa. Le Stellarium, ayant encore ralenti sa course, s’immobilisa enfin et se posa sur un plateau, au sommet d’une colline.

Alors, tous quatre contemplèrent le ciel en silence. Tout de suite, Violaine fut sidérée par les légions innombrables des Éthéraux. Ils formaient une Voie lactée, palpitante, rayonnante, et profonde, où des points lumineux évoluaient en tous sens, avec une rapidité vertigineuse.

On apercevait pourtant le ciel étoilé, avec des éclipses, et la grosse étoile topaze-émeraude qui était la Terre.

« Ah ! c’est beau, soupira Violaine.

— Au-delà du beau et du laid », remarqua Jean.

Rapidement, la jeune fille discerna les constellations mouvantes et les groupements de constellations formés par les Éthéraux.

« Tu as raison ! murmura-t-elle, c’est au-delà de la beauté.

— Et c’est mieux ! grommela Antoine. Ce que nous appelons la beauté n’est qu’une fable humaine. Même sur la Terre, elle n’a aucun rapport avec la réalité.